Puor ceux que cela passionne: ces quelques élements -source http://vincent-bernard.chez-alice.fr/XIXe/3secession.html et l'incontournable wikipedia http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_S%C3%A9cession ou cette étude française http://ipr.univ-paris1.fr/spip.php?article82 ainsi que ce portail dédié http://fr.wikipedia.org/wiki/Portail:Guerre_de_S%C3%A9cession
Je recomande deux films , gettysburg et gods & generals , bien sur glory et retour à cold mountain,il y en a plein d'autres , comme le fameux les cavaliers la charge fantastique,autant en emporte le vent, major dundee,le bon la brute et le truand,danse avec les loups,chevauchée avec le diable,ou bien shenandoah; la serie tv americaine Nord & Sud.<le mecano da génerale avec Buster keaton un excellent film sur cette guerre;ainsi que Naissance d'une nation un trés vieux classique;
la serie historique -civil war-qui est passé sur Arte il y a quelques temps. En france La guerre de secesion aux editions robert Laffont collection bouquins. Des livrets edités par ospreys presentent les batailles principales de cette guerre;
des jeux videos , le fameux gettysburg et Antietam par syd Meyer , un peu vieux,civil war2, la serie des batailles et campagnes par HPS , divided nations chez CDV,civil war chez AGEOD,pour les fanas de stratégies ;take command second Manassas , le meilleur d'entre tous , superbe et gigantesque.
video en anglais !!
La guerre de Sécession
De la guerre civile à la guerre totale (1861 – 1865) Article publié dans « l’art de la guerre » n°9 – août / septembre 2003
« Nous ne pouvons changer les cœurs de ces habitants du Sud, mais nous pouvons rendre la guerre si épouvantable et les en dégoûter à tel point que des générations entières naîtront et mourront avant qu’ils ne soient prêts à y avoir une nouvelle fois recours. »
W.T.Sherman
Abraham LincolnJusqu’à la guerre Froide, les Etats-Unis n’ont entretenu que de très faibles forces militaires permanentes. L’armée de terre fut lors de chaque conflit mobilisée dans l’improvisation à partir d’un minuscule noyau de troupes régulières.
N’échappant pas à cette règle, l’épisode singulier et fondateur de l’histoire américaine que constitue la fratricide guerre de Sécession reste le premier exemple de mobilisation massive et totale du pays, cette fois contre lui-même.
Première guerre « médiatisée » après la guerre de Crimée de 1854-1855, marqué par de nombreuses et profondes évolutions militaires, ce conflit sauvage de quatre années s’inscrit, en pleine révolution industrielle, dans la continuité d’un processus menant aux guerres totales du XXe siècle.
Repères chronologiques :
· Avril 1861 : Le bombardement du fort fédéral Sumter marque le début du conflit ouvert. Au total, 11 états du Sud font sécession et forment les Etats Confédérés d’Amérique (CSA)
· Eté 1861 : Les échecs fédéraux à réprimer rapidement la rébellion (bataille de Manassas ou Bull Run) impriment une nouvelle ampleur à la guerre.
· 1862–63 : Plan Anaconda d’étouffement de la Confédération par des campagnes périphériques. Les tentatives directes contre les capitales respectives échouent de part et d’autre.
· Juillet 1863 : Défaite décisive des confédérés à Gettysburg. Abraham Lincoln décrète l’émancipation des esclaves.
· Eté 1864 – 1865 : Exécution du plan de Grant. Campagne sanglante et destructrice de Sherman à travers la Géorgie et les Carolines pour ravager les arrières de Lee.
· Avril - Mai 1865 : Après la chute de Richmond, la reddition de Lee face à Grant à Appomattox marque la fin réelle de la confédération.
L’origine du conflit : Une « maison divisée » contre elle-même
L’origine de la guerre de Sécession trouve ses racines profondes dès l’indépendance Etats-Unis. Liées par la vision commune de l’émancipation face à la tutelle britannique, les 13 colonies originelles reposaient pourtant sur des systèmes économiques et sociaux fondamentalement différents. Si la population est passée de 9 millions en 1820 à plus de 31 millions d’habitants en 1860, c’est le Nord qui a bénéficié de l’essentiel de l’immigration. En 1860, les états « Yankees » comptent 23 millions d’habitants, contre 9 millions seulement dont 3,5 millions d’esclaves dans les états du sud. Tout oppose alors un Nord industriel et pionnier et un Sud rural et jaloux de son romantisme aristocratique. Economiquement, culturellement, et politiquement opposées, les deux visions de l’Union nées de l’indépendance devaient trouver dans la question de l’esclavage, pudiquement appelé « l’institution particulière », l’étincelle allumant un conflit depuis longtemps larvé.
La suppression rapide de l’esclavage dans les états du Nord fut en effet non pas autant une œuvre morale que la conséquence inévitable de l’esprit de libre entreprise et de concurrence qui y prévalait.
La pré-révolution industrielle galopante alimentait alors l’esprit pionnier grâce à l’arrivée en masse d’une main d’œuvre immigrée depuis l’Europe. Celle-ci, avide de sortir de sa misère d’origine même au prix des plus pénibles efforts, permettait de nourrir à bas coût un système de production bien éloigné sinon incompatible avec la vision agrarienne et servile des états producteurs de coton.
Le maintien de l’esclavage, sa conservation et son expansion était en effet un principe fondamental et indissociable de la société sudiste, laquelle connaissait une organisation aristocratique rurale reposant sur une classe dominante de grands planteurs. Tiraillés entre deux mondes aussi disparates, les états du Haut sud, Kentucky, Tennessee, et Virginie en tête, faisaient déjà figure de liens ténus autant que de tampon et de lieux d’affrontement entre deux modes de vie apparaissant dès les années 1840-50, période de compromis provisoires, de plus en plus radicalement incompatibles. Seule l’existence d’un ennemi commun, l’Angleterre puis le Mexique, avait permis dans la première moitié du siècle de repousser une scission que les contradictions internes du pays semblaient rendre inévitable.
La crise majeure transparaît à la fin des années 1850, sous la présidence de James Buchanan. C’est la question de l’esclavage dans les nouveaux états admis dans l’Union qui mène à la rupture. Sa légalité dans le territoire du Kansas menace alors de faire éclater le fragile compromis du Missouri qui avait préservé le statut quo en délimitant strictement l’extension de « l’institution particulière ». Une guérilla ouverte entre esclavagistes et abolitionnistes ravage le nouvel état. John Brown, abolitionniste mystique qui y joue un rôle important mène en 1859 une expédition vouée à l’échec pour libérer de force les esclaves de Harper’s Ferry en Virginie. Capturé et exécuté, son acte raidit les positions respectives dans le Nord comme dans le Sud.
Lorsque les élections de 1860 amènent au pouvoir un républicain du Nord Abraham Lincoln, les menaces de sécession des plus intransigeants des états du Sud se transforment en réalité : La Caroline du Sud décrète alors que « l’union qui existe aujourd’hui entre la Caroline du Sud et les autres états, sous le nom d’Etats-Unis d’Amérique est par la présente dissoute. » Elle est rapidement rejointe par six autres états qui ensemble constituent, le 18 février 1861, les états confédérés d’Amérique. Revendiquant la propriété des arsenaux fédéraux présents sur son territoire, la confédération fait ouvrir le feu contre le fort fédéral Sumter en avril. Lincoln déclare alors la confédération en état d’insurrection, jetant du même coup dans ses bras le Tennessee, la Virginie, l’Arkansas et la Caroline du Nord, quatre grands états incertains du haut sud. Parmi les autres états esclavagistes, la situation est un temps troublée, le Kentucky revendiquant alors une neutralité légalement indéfendable. Mais son occupation assez rapide ainsi que celle du Missouri, maintiennent de fait les deux états tiraillés entre les deux camps dans l’Union. Le Maryland, le minuscule Delaware et les comtés montagneux et peu esclavagistes du nord-ouest de la Virginie optent pour la légalité et se rallient à Washington.
Mais si la déchirure paraît irréversible au printemps de 1861, aucun des deux camps ne dispose de forces armées lui permettant d’affirmer son droit, en dehors d’une minuscule armée fédérale acquise à l’Union mais dispersée et inutilisable.
Robert Lee vs. Ulysse Grant , de l’épopée romantique à la guerre planifiée
« J’ose me croire assez compétent pour commander un régiment »
Lettre d’U.S.Grant, futur commandant en chef des armées de l’Union et futur président des Etats-Unis, 24 mai 1861
L’organisation d’un commandement apte à encadrer efficacement les nouvelles armées est la première question que doiventEdmund Kirby Smith résoudre les gouvernements de Washington et de Richmond. Si seule une minuscule poignée des soldats engagés dans la petite armée fédérale rejoignent la confédération, 286 officiers sur 1080, dont beaucoup des plus brillants brevetés de West Point, démissionnent pour rallier le Sud. Ces ralliements à la cause sudiste ont tout d’abord pour effet de donner à la confédération des chefs de tout premier ordre pour son armée naissante, tandis que l’armée de l’Union est amputée de nombre de ses meilleurs chefs.
Parmi eux, le compétent Joseph E.Johnson, en mauvais termes avec Jefferson Davis, déçoit néanmoins et est vite relégué à des emplois secondaires. C’est en fait en la personne du Virginien Robert E. Lee qui résolument mais sans enthousiasme décline un commandement fédéral pour se mettre au service de sa Virginie natale, que le Sud trouve son champion. Devenu un véritable mythe, « Marse Robert », le meilleur tacticien du conflit bien que peu économe de la vie de ses hommes, porte rapidement par les victoires de son « army of Northern Virginia » tous les espoirs de la Confédération tout autant que les frustrations du Nord.
De nombreux autres officiers de talent tels Pierre Beauregard, Jackson, le légendaire « Stonewall », Longstreet, Ewell ou John Bell Hood, se révèlent progressivement d’excellents entraîneurs d’homme et souvent d’habiles stratèges et de fins tacticiens. Grâce à la tradition de l’aristocratie rurale du Sud, la cavalerie grise reste longtemps sans le moindre équivalent dans le Nord. Stuart, Wheeler ou Nathan Bedford Forrest forment ainsi des troupes de cavalerie capables de raids dévastateurs sur les arrières de l’Union tout autant que d’opérations d’éclairage ou de retardement.
Au début de la guerre, l’Union est en revanche sévèrement handicapée par la médiocre qualité de ses généraux. Winfield Scott le général en chef de l’armée fédérale est trop âgé et rapidement écarté. D.C.Buell, Irvin Mc Dowell ou les généraux « politiques » tels John Frémont se révèlent très en dessous des exigences de leur fonction. W.Halleck qui coordonne tout d’abord les armées de l’ouest, est un administrateur compétent mais pas un chef de terrain. Promu commandant en chef, c’est dans son dernier de rôle de chef d’Etat-major des armées de l’Union que ses compétences se révèlent les plus utiles.
Lincoln parvient peu à peu pourtant à trouver des chefs véritablement capables diriger ses armées. Avec Mc Clellan, l’Union pense à la fin de 1861 avoir trouvé un brillant général. Bien que charismatique et remarquable organisateur de l’armée du Potomac, il se révèle en fait être durant toute l’année 1862 d’une incroyable pusillanimité, répugnant à engager et incapable d’utiliser efficacement le formidable outil de guerre qu’il a créé. De plus son mépris affiché pour le Républicain Lincoln rend la cohabitation entre pouvoir politique et autorité militaire impossible. George B.Mc Clellan qui se rêve en Napoléon mais ne possède au mieux « que » les talents d’un Berthier, après avoir entretenu l’espoir d’une victoire rapide, est limogé en novembre 1862. Illustrant les déchirements internes au sein de l’Union, il est investi de la candidature démocrate face à Lincoln en 1864.
Mais peu à peu, les durs combats révèlent des officiers de grand talent, tels Meade, le vainqueur de Gettysburg, le sudiste Thomas resté fidèle à Washington ou le sombre Sherman qui sont rapidement promus et placés à la tête des troupes fédérales. De même, à partir de 1863, la cavalerie de l’Union commence à pouvoir prétendre rivaliser avec celle du Sud grâce à des chefs comme Pleasanton ou Philip Sheridan qui commande en 1864 une redoutable armée de cavaliers.
En la personne de Grant, que sa médiocre réputation avait d’abord cantonné au seul commandement d’un régiment, Lincoln trouve enfin fin 1863 un stratège à la hauteur de Lee tout autant que le chef capable de mener l’ensemble de ses armées à la victoire. Gagnant la confiance du président par ses victoires à Shiloh en 1862 et à Vicksburg en 1863, Grant donne au Nord quelques-uns uns de ses rares succès décisifs des deux premières années. Loin de l’esprit classique et du goût de l’apparat de généraux se référant à Napoléon pour mener leurs campagnes, Grant, mis à la tête de toutes les armées de l’Union et brillamment secondé par des hommes comme Sherman et Sheridan, coordonne à partir de 1864 un magistral et définitif plan de destruction des forces confédérées. Faisant fi des normes de l’époque et modernisant les conceptions classiques de la stratégie, en particulier en matière logistique, il se révèle être le principal artisan de la victoire du Nord autant que le stratège le plus perspicace de la guerre. Il est l’un des seuls à véritablement mesurer la profonde évolution de la nature même des conflits.
Johnny Reb et Billy Yank, des milices d’états aux armées nationales de masse
Affiche de recrutement
La guerre qui éclate brutalement en avril 1861 par le bombardement de Fort Sumter par les sudistes, bien que prévisible, n’en reste pas moins totalement improvisée. L’armée fédérale américaine de 1861 est indigente. Elle comprend en tout environ 1000 officiers et 15000 soldats pour couvrir un territoire immense. Elle est divisée en 7 zones géographiques dont une seule (930 hommes) pour couvrir l’ensemble des états à l’est du Mississippi, et principalement la frontière canadienne. L’essentiel des 198 compagnies de l’US Army est surtout réparti lorsque éclate la guerre dans 79 postes militaires à la frontière indienne. Ces troupes forment une vingtaine de petits régiments bien peu aptes à se lancer dans des opérations classiques contre un adversaire équipé à l’européenne. Bien que connaissant plus qu’un doublement de ses effectifs en 1861, cette petite armée fédérale est de toute façon notoirement insuffisante pour circonscrire la rébellion. De fait, au lieu d’être dispersés en vue d’encadrer les nouveaux régiments de volontaires comme le réclament certains nordistes, ses régiments sont conservés intacts et embrigadés afin de préserver leur cohésion. Quelques « Regular brigades » sont ainsi intégrées et se fondent dans les armées de l’Union (2 brigades régulières appartenant au 5e corps de l’armée du Potomac sont présentes à Gettysburg en juillet 1863).
Deux batailles emblématiques
la bataille de Chancellorville
La bataille de Chancellorsville fut une des plus importantes batailles de la guerre de Sécession en 1863. Aussi surnommée « Lee's perfect battle » ("la bataille parfaite de Lee") à cause de sa tactique, risquée mais victorieuse, de diviser ses forces face à un ennemi largement supérieur en nombre.
La campagne débuta lorsque l'armée de l'union franchit la rivière Rappahannock, le matin du 27 avril 1863. Des combats intenses débutèrent le 1er mai et ne cessèrent qu'avec la retraite des soldats de l'union dans la nuit du 5 au 6 mai.
Forces en présence . Forces de l'Union • Armée du Potomac commandée par le major général Joseph Hooker assisté du Provost Marshal brigadier général Marsena Rudolph Patrick composée de 67 brigades.
Forces de la Confédération • Armée de Virginie du Nord commandée par le général Robert E. Lee assisté du général "Stonewall" Jackson composée de 31 brigades.
Tactiques
Sur le papier, il s'agit d'un des affrontements les plus déséquilibrés de la guerre, L'union ayant environ 130 000 soldats tandis que la confédération ne disposait même pas de la moitié de ce nombre avec environ 60 000 soldats.
De surcroit, les plans de bataille de l'armée de l'union étaient bien meilleurs que la plupart des précédents plans. L'armée partit de ses quartiers d'hiver autour de Fredericksburg, où elle était face à Lee de l'autre côté de la rivière Rappahannock.
Hooker envisageait un large encerclement de l'armée de Robert Edward Lee, envoyant quatre corps d'armée contourner celle-ci par l'ouest tandis que le gros des troupes devaient attaquer directement les confédérés à travers Fredericksburg.
Pendant ce temps, 7 000 cavaliers commandés par le major général George Stoneman devaient effectuer des raids dans les lignes arrières de la confédération pour détruire les approvisionnements le long de la voie entre Richmond et Fredericksburg.
Cependant, en dépit de sa supériorité numérique et de l'ambition de ses plans, l'absence de généraux compétents à la tête de l'armée du Potomac ruina tous ses efforts.
Le 27 et le 28 avril, les quatre corps de l'armée du Potomac traversèrent les rivières Rappahannock et Rapidan en plusieurs endroits autour d'un hameau nommé Chancellorsville, tandis que la seconde armée de 30 000 hommes la traversait à Fredericksburg et que la cavalerie de Stoneman partait vers les lignes arrières de Lee.
Le 1er mai
carte de la bataille de Chancellorsville les 1 et 2 mai
Le 1er mai, le major général Joseph Hooker avait environ 70 000 hommes et 108 canons concentrés autour de Chancellorsville, tandis que Lee essayait désespérément de regrouper ses forces. Il opposait 40 000 hommes, tandis que sur son aile droite, le major général Jubal Anderson Early occupait les solides positions de Marye's height à Fredericksburg avec 12 000 hommes, cherchant à empêcher le major général John Sedgwick d'attaquer l'arrière garde de Lee.
La densité de la végétation empêchait Hooker de déterminer la taille des forces de Early. De plus, Lee ordonna à celui-ci de déployer une activité importante et un feu continu pour tromper les Nordistes.
Ceci fut envisagé comme un des éléments-clé pour la victoire par les généraux de l'union: si la bataille se déroulait dans les taillis, l'énorme avantage de l'armée nordiste sur le plan de l'artillerie était minimisé, celle-ci étant peu efficace sur ces terrains.
Toutefois, Hooker avait décidé auparavant de se battre défensivement et de forcer Lee, en infériorité numérique, à attaquer. Il demanda donc à ses hommes de faire retraite dans les sous-bois et de prendre une position défensive autour de Chancelorsville.
Il laissait ainsi le choix à Lee d'attaquer une position difficile ou de faire retraite, poursuivi par une armée supérieure en nombre.
Le 2 mai
Lee accepta le défi et planifia une attaque pour le 2 mai. La nuit précédent l'assaut, Lee et son second, le lieutenant-général Stonewall Jackson, mirent au point un plan extrêmement osé et risqué.
Ils diviseraient leurs 40 000 hommes en deux. Jackson prendrait 28 000 hommes pour attaquer le flanc droit de l'union. Pendant ce temps, Lee commanderait directement les 12 000 hommes restants et s'opposerait aux 70 000 hommes de Hooker à Chancellorsville.
Pour que ceci puisse marcher, trois conditions devaient être réunies. D'abord, Hooker devait rester sur la défensive, faute de quoi Lee ne pourrait le contenir. Ensuite, Early devait réussir à repousser une éventuelle attaque de Sedgwick à Fredericksburg. Enfin, Jackson et ses 28 000 hommes devaient effectuer une marche de 18 kilomètres par des routes détournées pour contourner l'armée de l'union, sans être repérés, afin de prendre les troupes Nordistes complètement par surprise.
Étonnamment, toutes ces conditions furent réunies.
Il resta donc sur ses positions sans envisager de déclencher une attaque massive et se contenta d'envoyer son 3e corps de 13 000 hommes commandé par le major–général Sickles. Celui-ci captura quelques miettes du 2e corps de Jackson puis s'arrêta.
La principale raison de la réussite du plan de Lee fut l'incompétence du commandant du 11e Corps d'armée de l'union, le major général Oliver Otis Howard, qui se trouvait sur l'aile droite de l'armée du Potomac. En effet, il négligea de prendre des précautions défensives malgré les ordres de Hooker. L'aile droite n'était aucunement abritée et la seule précaution contre une attaque de flanc consistait en deux canons dirigés vers les fourrés. Pour aggraver les choses, le 11e Corps était une unité peu entraînée, composée presque entièrement d'immigrants allemands, dont certains ne parlaient pas anglais.
À 16h30, les 28 000 hommes de Jackson sortirent des fourrés et prirent les soldats de Howard totalement par surprise tandis que la plupart d'entre eux était occupée à cuisiner. Plus de 4 000 furent faits prisonniers avant d'avoir pu tirer un coup de feu et la plupart des autres partirent en déroute. Une seule des divisions du 11e Corps offrit une résistance temporaire.
À la tombée du jour, le 2e corps de Jackson avait progressé de plus de 3 km, jusqu'à se trouver en vue de Chancellorsville et n'était plus séparé de l'armée de Lee que par le corps d'armée de Sickles qui se trouvait toujours à l'endroit où s'était achevée son attaque du matin.
Hooker lui même avait été légèrement blessé, au plus fort des combats, quand un boulet avait atteint le pilier contre lequel il s'appuyait à son QG. Bien que très handicapé, il refusa de transmettre le commandement à son second, le général Darius Nash Couch et ceci fut dommageable au commandement de l'armée de l'union les jours suivants, car sa blessure le rendit particulièrement nerveux et perturba son jugement.
Nuit du 2 au 3 mai
Hooker, dubitatif quant à la capacité de Sickles à conserver le saillant conquis dans les positions sudistes, ramena son 3e Corps d'armée à Chancellorsville pendant la nuit.
Cela donna deux avantages considérables aux confédérés. D'abord, les forces de Lee et celles de Jackson purent faire leur jonction. Ensuite, les sudistes purent prendre sans combattre le contrôle d'une clairière élevée appelée Hazel Grove, un des rares endroits ou l'artillerie pouvait être efficace.
Sickles fut amer de devoir laisser ainsi le champ libre à l'ennemi. Ses insubordinations à Peach Orchard lors de la bataille de Gettysburg un mois plus tard peuvent être plus facilement appréciées à cette lumière.
Cette même nuit, Jackson, qui était en reconnaissance à cheval, fut pris sous un feu ami et blessé. Bénigne au premier abord, sa blessure fut aggravée par une pneumonie qu'il contracta lors de l'amputation de son bras et il mourut le 10 mai, au grand désespoir de tout le camp confédéré.
Le 3 mai
Carte de la bataille de Chancellorsville le 3 mai
Le 3 mai, le major général Ambrose Powell Hill qui avait remplacé Jackson blessé à la tête du 2e Corps d'armée fut blessé. Il prit conseil auprès du brigadier général Robert Emmett Rodes, le second plus âgé du corps, qui soutint sa décision de demander à James Ewell Brown Stuart de le remplacer. Ce changement fut signalé à Lee.
Stuart, cavalier intrépide, se montra aussi un bon chef d'infanterie. Il décida de lancer un assaut massif sur l'ensemble du front. Il plaça son artillerie sur Hazel Grove ce qui lui permit bombarder celle de l'union. Des combats féroces s'engagèrent en soirée quand Stuart lança ses troupes à l'assaut des lignes Nordistes qui perdaient doucement pied sous la pression et à cause d'un manque d'approvisionnement et de renforts. Le soir même, les confédérés avaient capturé Chancellorsville et Hooker dut regrouper ses troupes épuisées sur des positions défensives autour de leur seule voie de retraite possible. La bataille était encore indécise. Au plus fort des combats, Hooker avait encore ordonné à Sedgwick d'attaquer l'arrière garde de Lee et une fois de plus celui-ci avait tergiversé avant de ne rien faire. Au soir du 3 mai il se décida enfin à attaquer la position de Early, que celui-ci avait abandonné suite à un ordre de Lee mal interprété, et la conquit, trop tard dans la journée pour pouvoir aider Hooker.
Seule une brigade de troupes de l'Alabama commandée par le brigadier-général Cadmus Wilcox se mit en travers de leur route sur l’Orange Plank Road, à l'ouest de Fredericksburg et réussit à retarder encore une avance déjà extrêmement lente. Des renforts commandés par le major-général Lafayette Mac Laws arrivèrent de Chancellorsville tard dans la nuit et rejoignirent Wilcox à l'église de Salem, 6 km à l'ouest de Fredericksburg, où ils réussirent à empêcher Sedgwick de rejoindre Chancellorsville.
Les combats du 3 mai furent parmi les plus engagés de la guerre et auraient pu à eux seuls être considérés dans la liste des batailles les plus sanglantes. Environ 18 000 hommes, également répartis dans les deux camps, furent tués ou blessés ce jour-là.
Du 4 au 6 mai
Carte de la bataille de Chancellorsville du 4 au 6 mai
Toute la nuit du 3 et toute la journée du 4, Hooker resta retranché sur ses positions, tandis que Lee et Early attaquaient Sedgwick. Ce dernier, après avoir pris les défenses de Early, négligea de sécuriser Fredericksburg. Le général confédéré et son détachement, revenant sur leurs pas, réoccupèrent les hauteurs à l'ouest de la ville et divisèrent les forces de Sedgwick. Pendant ce temps, Lee ramena la division du major général Richard Heron Anderson depuis le front de Chancellorsville et put renforcer McLaws avant que les nordistes ne réalisent qu'ils étaient très supérieurs en nombre.
Sedgwick se montra aussi obstiné en défense qu'il avait été hésitant à attaquer et il résista ce jour-là avant de se replier au nord de la Rappahannock river, à l'aube du 5 mai, en passant par Banks' Ford. Il s'agissait en réalité d'une nouvelle erreur de communication entre les deux généraux nordistes. Hooker voulait que Sedgwick tienne Banks' Ford pour pouvoir se retirer de Chancellorsville et retraverser la rivière à cet endroit pour contre-attaquer. Quand il apprit que Sedgwick avait quitté la rive sud, Hooker pensa qu'il n'avait plus aucune possibilité de gagner la bataille et, dans la nuit du 5 au 6, il fit à son tour retraite au nord de la rivière.
Bilan
Le raid de Stoneman (1863) , une incursion dans le centre et le sud de la Virginie qui a débuté le 13 avril, se solde par quelques résultats peu probants autour de Richmond. George Stoneman revient dans les lignes de l'armée de l'union le 7 mai, terminant la campagne.
Une caractéristique notable de la bataille fut les terribles conditions de combat, les soldats se perdaient dans les fourrés inextricables de "the Wilderness", où de nombreux incendies, provoqués par les obus, se produisirent. Des cas de soldats brûlés vifs furent rapportés.
Lee, bien que combattant à 2 contre 5, remporta sa plus grande victoire de la guerre mais celle-ci eut un prix très élevé. Plus de 13 000 soldats confédérés sur 52 000 furent mis hors de combat, soit 25% des troupes engagées. La confédération, de population limitée, ne pouvait pas remplacer ces soldats aussi facilement que l'union. Lee perdit également plusieurs de ses meilleurs généraux, au premier rang desquels Thomas "Stonewall" Jackson, son général le plus offensif, dont la perte allait se faire sentir quelques semaines plus tard lors de la bataille de Gettysburg.
Hooker, qui débuta la campagne en disant qu'il avait « 80 chances sur 100 d'être vainqueur », perdit la bataille à cause de problèmes de communication, de l'incompétence de ses généraux (en particulier Howard, Stoneman et Sedgwick).
Hooker fit également plusieurs erreurs, telles que l'abandon de son offensive du 1er mai et l'ordre donné à Sickles de laisser Hazel Grove et de se replier le 2 mai. Il négligea aussi le placement de ses troupes : environ 40 000 de ses hommes ne tirèrent pas un coup de feu pendant la bataille. Quand on lui demanda plus tard pourquoi il ordonna l'arrêt de l'avancée le 1er mai, il répondit : « Pour la première fois, j'ai perdu foi en Hooker ».
Sur les 90 000 soldats de l'union qui engagèrent les hostilités, seuls 17 000 (en prenant en compte les 4 000 hommes du 11e Corps qui se rendirent sans combattre dans la panique initiale du 2 mai) furent mis hors de combat dans la bataille, soit un taux de perte bien inférieur à celui des confédérés.
La tactique de Hooker de forcer Lee à l'attaquer était certainement bonne dans son concept mais la manière dont elle fut appliquée par lui et son état-major fut catastrophique.
L'affrontement lui-même montra que les armées de l'union avaient atteint un niveau comparable aux armées jusqu'alors supérieures de Lee, ce qui serait redémontré plus tard à la bataille de Gettysburg. Celle-ci fut une conséquence directe de la bataille de Chancellorsville car Lee, ragaillardi par la victoire, se sentit invincible ce qui le décida à poursuivre son avantage en attaquant la Pennsylvanie.
L'Union fut choquée par la défaite. Abraham Lincoln aurait dit : « Mon Dieu ! Mon Dieu ! Que dira le pays ? »
Les carrières de quelques généraux souffrirent de la bataille. Hooker limogea Stoneman pour incompétence. Couch fut tellement dégoûté par le commandement de Hooker, ainsi que par ses manœuvres politiques permanentes, qu'il démissionna et fut nommé responsable de la milice de Pennsylvanie.
Hooker lui-même fut limogé le 28 juin, juste avant la bataille de Gettysburg.
la bataille de Gettysburg
Forces de l'Union
Les forces Nordistes, de 93 921 hommes, sont composées de l’Armée du Potomac commandée par le Major Général George Gordon Meade.
• Ier corps : Général de division John Fulton Reynolds/Général de division Abner Doubleday (11 550 hommes), o 3 divisions ; 7 brigades ; • IIe corps : général de division Winfield Scott Hancock / Général de brigade John Gibbon (10 195 hommes), o 3 divisions ; 10 brigades ; • IIIe corps : général de division Daniel Edgar Sickles/Général de division David Bell Birney(10 005 hommes), o 2 divisions ; 6 brigades ; • Ve corps : général de division George Sykes (10 370 hommes), o 3 divisions, 8 brigades ; • VIe corps : général de division John Sedgwick (12 445 hommes), o 3 divisions, 8 brigades ; • XIe corps : général de division Oliver Otis Howard (8 300 hommes), o 3 divisions, 6 brigades ; • XIIe corps : général de division Henry Warner Slocum (9 165 hommes), o 2 divisions, 6 brigades ; • corps de cavalerie : général de division Alfred Pleasonton (11 700 cavaliers), o 3 divisions, 8 brigades ; 2 brigades d'artillerie à cheval.
Forces de la Confédération
Les forces Sudistes, fortes de 71 655 hommes de l'Armée de Virginie du Nord sont commandées par le général Robert Lee.
• 1er corps : général de corps d'armée James Longstreet (17 235 hommes), o 3 divisions (Lafayette Mac Laws, John Bell Hood, Pickett), 11 brigades ; • 2e corps : général de corps d'armée Richard Stoddert Ewell (18 770 hommes), o 3 divisions (Jubal Anderson Early, Robert Emmett Rodes, Johnson), 13 brigades ; • 3e corps : général de corps d'armée Ambrose Powell Hill (20 120 hommes), o 3 divisions (Henry Heth, William Dorsey Pender, Anderson), 13 brigades ; brigade Imboden : général de brigade John Daniel Imboden (2 100 hommes) ; • corps de cavalerie : général de division James Ewell Brown Stuart (8 665 cavaliers), o 6 brigades, o 1 brigade d'artillerie à cheval.
Le 1er juillet
Carte de la Bataille, 1er juillet. Confédéré en rouge, Union en bleu.
Tôt dans la matinée, les cavaliers de Buford (Ire division de cavalerie) sont repoussés de Mc Pherson Ridge par les Confédérés. Plus tard, le général Reynolds (Ier corps) arrive avec des renforts, mais son adversaire en reçoit également (Ewell, Rodes) ; le chef nordiste sur le terrain, le général Reynolds, est tué au cours des combats pour les hauteurs à l'ouest et au nord de la ville. En fin de journée, les Nordistes se replient sur une ligne défensive incurvée de 4 kilomètres sur la pente au sud de la ville, en occupant la butte boisée de Culp's Hill, les hauteurs voisines de Cemetery Hill et Cemetery Ridge, ainsi que deux mamelons, Little Round Top et Big Round Top. Ewell décide de ne pas tenter la prise d'assaut de ces lignes en hauteur.
Le 2 juillet
Carte de la bataille, 2 juillet
Le 1er corps du général Longstreet doit lancer un assaut vers le nord-est, depuis l'extrémité sud de Seminary Ridge, quand le IIIe corps du général Sickles, qui renforce l'aile gauche des positions nordistes (au sud de Cemetery Ridge, et autour de Little Round Top et de Big Round Top) se porte en avant vers le Peach Orchard sans en référer à ses supérieurs. Vers 16 h 30, les Confédérés attaquent au sud du champ de bataille : le général McLaws, du 1er corps, repousse les Fédéraux du Peach Orchard et du Wheatfield ; pendant ce temps, le général Hood, également du 1er corps, attaque les Round Top mais ses hommes sont arrêtés au pied de Little Round Top par les Nordistes, notamment grâce à la résistance héroïque du 20e régiment du Maine commandé par le colonel Chamberlain. Prévenu de l'arrivée des troupes sudistes par un observateur au sommet de Little Round Top, le général Warren peut s'arranger pour y envoyer des renforts à temps.
Le 3 juillet
Carte de la bataille et charge de Pickett, 3 juillet
Lee, croyant à tort le centre de l'armée nordiste affaibli, décide de l'attaquer, malgré l'avis de Longstreet qui préconise de déborder l'armée nordiste par la droite. À 13 h, débute un bombardement intense des Sudistes sur Cemetery Hill qui durera deux heures. À 15 h, environ 13 000 Confédérés sortent du couvert des arbres en bas du Seminary Ridge et se dirigent vers les positions nordistes. Cet assaut contre le centre nordiste sera connu sous le nom de Pickett's Charge à découvert, sous les tirs de l'artillerie nordiste, environ cent cinquante fantassins seulement parviennent à franchir les lignes ennemies, avec le général Armistead à leur tête, qui est tué lors de l'assaut. Non soutenus par l'engagement de nouvelles unités Confédérées, les survivants de l'assaut doivent battre en retraite ; ils laissent environ 7 000 hommes sur le terrain. Pendant cet assaut, la cavalerie de Stuart tente de prendre les positions nordistes à revers, mais elle est bloquée à 4 kilomètres à l'est par d'importants éléments de cavalerie nordiste, aux rangs desquels se trouvait le général de brigade Custer.
Le 4 juillet
Le jour de la fête de l'Indépendance, les armées se font face sans chercher le combat. Lee fait évacuer le théâtre des combats après la tombée de la nuit et se replie en Virginie. C'est le grand tournant de la guerre de Sécession sur le front est : désormais, les Sudistes y sont réduits à une défensive de plus en plus pénible.
Tant le gouvernement fédéral que la nouvelle Confédération doivent ainsi compter sur la capacité d’improvisation de quelques administrateurs inspirés dans le courant de l’année 1861 pour constituer une armée disparate de miliciens volontaires. Plus conscient de l’urgence et des enjeux de la rupture que son ennemi de Washington, le président confédéré Jefferson Davis fait appel dès le 6 mars 1861 à la constitution d’une armée de 100000 volontaires pour 12 mois. Usant d’abord de l’insuffisant système des milices prévu par la constitution, le président Lincoln autorise quant à lui en avril la formation par les états d’une armée de 75000 volontaires ne devant servir que 90 jours.
La manifeste impossibilité pour les deux camps d’emporter rapidement la décision après la victoire confédérée non exploitée de Manassas va rapidement mener à la constitution plus réaliste de vastes armées de volontaires et de conscrits engagés pour deux ou trois ans, puis pour la durée de la guerre. Dès le lendemain de la défaite, le 22 juillet 1861, Lincoln demande ainsi la création d’une force de 500000 volontaires pour trois ans. Le congrès entérine la décision en portant le service à la durée de la guerre.
D’abord efficace, ce volontariat menace de s’épuiser dès 1862. Un véritable système de conscription obligatoire est alors mis en place pour la première fois de l’histoire américaine par les deux camps. Premier à recourir à cette conscription pourtant aussi controversée qu’inégalitaire dans les faits, le gouvernement de Richmond la décrète en avril 1862. Lincoln, confronté aux même problèmes, fait voter « l’enrollment act » en mars 1863. Dans les faits, eut égard aux nombreuses exemptions, ce système est en réalité assez peu employé. Concernant une population patriote mais très jalouse de ses libertés individuelles, l’objectif réel du système est en réalité bien plus de provoquer une véritable levée en masse en stimulant le volontariat, en multipliant les primes d’engagement et en rendant humiliante l’obligation faite aux conscrits. Caractéristique des guerres modernes, elle marque néanmoins une évolution profonde dans le fait militaire, illustrant l’implication croissante de la population pour sa propre défense. Ainsi, malgré quelques violentes émeutes anti-conscription comme celles de New-York, la question des effectifs sous les armes ne posera jamais de graves problèmes jusqu’aux derniers mois de la guerre.
Entamée comme une simple opération de police contre l’insurrection du Sud, la guerre de Sécession se transforme ainsi en guerre ouverte et mène à la constitution de véritables armées de masse composées de non-professionnels. Bien que levées au niveau des états et conservant ainsi une identité locale, ces forces deviennent pourtant les plus vastes armées nationales jamais rassemblées depuis les guerres européennes de la Révolution et de l’Empire. Mais les conditions de la guerre ont depuis cette époque considérablement changé.
Guerre civile ou guerre étrangère ?
« Notre pays ensanglanté, ruiné, presque mourant, appelle de ses vœux la paix, frémit à la perspective d’une nouvelle conscription, d’un surcroît de terrible dévastation et d’autres fleuves de sang humain. »
Horace Greeley (journaliste nordiste), lettre au président Lincoln, novembre 1864
L’évolution de la nature même du conflit est une des caractéristiques majeures de la guerre de Sécession. Les deux camps ne cherchent en effet pas à prendre le contrôle d’un même territoire. Deux entités territoriales distinctes s’y affrontent pour leur existence. Deux peuples frères que pourtant tout déchire se livrent ainsi une lutte totale et ininterrompue pendant quatre longues années sur un théâtre d’opération aussi vaste que l’Europe.
Mais les conditions respectives de cette existence sont dès le début très différentes au Nord et au Sud définissant par-là même des objectifs radicalement opposés. Le Sud n’a en effet d’autres besoins que de faire reconnaître son indépendance, pouvant se permettre de limiter l’emploi de la force pour repousser des Yankee qu’il méprise souverainement. Les audacieuses tentatives d’invasion de certains états du nord, telles celles de Sterling Price au Missouri en 1861 ou celles de Lee au Maryland et en Pennsylvanie en 1862-63, ne constituent que de vastes raids à objectif moral et politique, voire même simplement logistique, mais ne traduisent pas une tentative d’expansion dont le Sud n’a pas de réel besoin. Porter la guerre chez l’adversaire pour sauvegarder son territoire et ses ressources et rallier des sympathisants, menacer sa capitale pour le forcer à négocier et s’attirer la reconnaissance des puissances mondiales ; tels sont les buts du gouvernement de Richmond.
Le problème posé à Abraham Lincoln est dès le début beaucoup plus complexe et sa position infiniment moins confortable. Dès après l’humiliante défaite du Bull-Run en juillet 1861, il devient évident que le conflit ne peut se régler par une opération de police, aussi vaste et spectaculaire soit-elle. Pour préserver l’Union, le Nord n’a d’autre choix que de soumettre le Sud en l’étouffant et en l’envahissant. C’est ainsi à la nécessité de mener une guerre étrangère dans laquelle l’adversaire doit absolument être brisé et conquis que l’administration fédérale est alors confrontée. Aucune alternative n’est possible. Tout échec partiel dans la réalisation de ces objectifs ne peut alors qu’être synonyme de reconnaissance de la Confédération, entérinant de fait une partition définitive.
Pour ajouter à la précarité de la position nordiste, l’autorité politique d’un Lincoln intransigeant et fraîchement élu est fragile. Les démocrates du Nord, bien que restés fidèles à l’Union, aspirent très rapidement à la paix, n’ayant aucune intention de porter atteinte à « l’institution particulière » et répugnant par principe à écraser la liberté des états du Sud. Les marges de manœuvre d’un Lincoln controversé laissent présager dès 1861 de nombreuses crises potentielles en cas d’échec ou simplement en cas d’enlisement de la guerre. Ainsi, malgré les progrès de la situation militaire après plus de trois années de guerre, l’année 1864 manque de peu d’apporter une brutale victoire confédérée. Les élections longtemps incertaines reconduisent in-extremis à la tête de l’Union, face à un camp démocrate promettant la paix, un Lincoln décidé à mener la bataille jusqu’au bout.
Sur le plan diplomatique la situation était tendue Pour ce qui est d'une éventuelle aide directe (avec déclaration de guerre) de Napoléon III apportée à la Confédération, raisons économiques obliges, étant donné que les états du sud étaient les plus gros fournisseurs en coton de l'Europe. L'embargo exercé par les navires de l'Union sur les côtes de la confédération à considérablement diminué les quantités importées. Bien qu'avant le début du conflit, les stocks étaient suffisants, plus la guerre s'éternisait plus les risques de pénuries augmentés, et avec eux, tout leur cortège de faillites industrielles et conflit sociaux... Mais, Napoléon III n'a jamais osé faire quoi que ce soit sans l'aide et surtout l'approbation de l'Angleterre.
D'autre part, reconnaître la Confédération comme nouvelle nation, c'était courir le risque de déclencher une guerre "mondiale", car la Russie ainsi que la Prusse étaient ouvertement du côté de l'Union. C'est pourquoi, les sympathies de la France et de l'Angleterre, pour la Confédération, étaient plus ou moins fortes selon les victoires ou les défaites militaires des deux camps.
C'est en celà que la bataille de Gettysburg (1-3 juillet 1863) a été cruciale pour la survie de la Confédération.
En mai 1863, à Chancellorsville, la nouvelle victoire du général Lee sur l'armée fédérale, à fait croire aux gouvernements européens que l'armée confédérée était invincible et donc qu'il serait peut-être temps de signer ouvertement des accords avec le gouvernement de Richmond, pour enfin retrouver une certaine sérénité économique.
Puis viens, cette incompréhensible défaite de Lee à Gettysburg, et, le même jour, la chute de Vicksburg, dernier vérrou du Mississippi qui ouvre la voie aux troupes de l'Union. C'en est fini des espoirs diplomatiques de la Confédération. L'Angleterre et la France renonceront définitivement à la reconnaître comme état !
L’industrialisation du conflit
« Là où, voici trois ans, nous ne fabriquions pas un fusil, un pistolet ni un sabre, ni une balle ni un obus […] nous fabriquons désormais tous ces articles en quantités suffisantes pour satisfaire à la demande de nos grandes armées. »
Josiah Gorgas, chef du matériel de l’armée confédérée, avril 1864
L’implication croissante de tous les pans de la société, de l’essentiel de ses ressources et de l’ensemble de sa capacité d’innovation est une marque de la profonde évolution des conflits de cette seconde moitié du XIXe siècle. Les premiers mois de la guerre de Sécession montrent ainsi chez les belligérants une prise de conscience progressive de la nature réelle des opérations et de leurs implications.
Si le différentiel démographique est un sévère handicap dans l’effort de guerre confédéré (6,5 millions de blancs du Sud contre plus de 22 millions au Nord), la dissymétrie des ressources et de la production industrielle est dès le début du conflit encore plus dramatiquement en défaveur des rebelles.
Les états agricoles de la Confédération ne possèdent ainsi en 1861 que 8% seulement de la totalité des capacités de production industrielle de l’ancienne Union. Son réseau ferré est en expansion mais reste trois fois inférieur à celui des Etats du Nord. De même, le manque d’infrastructures modernes et le peu d’esprit industrieux de la population sudiste sont de mauvaise augure.
Encore la Confédération doit-elle l’essentiel de ses faibles capacités de production de matériels militaires aux ralliements tardifs de la Virginie et du Tennessee, deux états particulièrement exposés aux offensives des unionistes. Ainsi, seule dans toute la Confédération capable de produire le matériel lourd dont le besoin devient rapidement urgent, la fonderie de Tredegar à Richmond joue un rôle fondamental dans l’effort de guerre des rebelles. De même, l’important port de Norfolk et son arsenal, en tombant provisoirement entre ses mains, lui fournit une certaine capacité de production navale. Le premier cuirassé opérationnel de la guerre, le CSS Virginia, est ainsi obtenu par transformation et blindage d’une frégate inachevée et abandonnée à Norfolk : l’USS Merrimack. De fait, pour 58 cuirassés produits par l’Union durant la guerre, la Confédération parvient à en lancer 21.
Ainsi, bien que ne pouvant en aucun cas rivaliser avec une marine unioniste en bois d’une supériorité écrasante et toujours au cœur de la guerre navale, la marine confédérée peut-elle par une stratégie de coups d’épingles être créditée de quelques beaux succès. Pour l’essentiel, ces réussites sont à porter au crédit des premiers et poussifs cuirassés tapis le long des fleuves, tels le CSS Arkansas, et à la menace potentielle qu’ils représentent, ainsi qu’à une poignée de corsaires mixtes menaçant le commerce du Nord. A cet égard, les réussites du CSS Alabama du capitaine Semmes sont un facteur psychologique non négligeable au cours de la guerre.
Amorcé par la confiscation des arsenaux fédéraux installés sur son territoire, la capacité de la Confédération à équiper ses armées s’améliore considérablement dans l’année 1862. L’emploi rationalisé et le développement des rares moyens de production du Sud, allié à une capacité étonnante d’improvisation sous la direction de Josiah Gorgas permettent de pallier en partie aux insuffisances initiales. L’importation d’équipements divers grâce aux « raiders » parvenant au prix de nombreux exploits à forcer un blocus maritime de l’Union assez lâche, donnent également des résultats inespérés. Cet effort improvisé permet ainsi à la Confédération de disposer de moyens encore impensables au moment de la Sécession, et ainsi alimenter une guerre de quatre ans.
Ce massif effort de guerre n’est pourtant rien en comparaison de l’écrasante capacité matérielle d’une Union en croissance économique et démographique quasi-exponentielle. Entre 1862 et 1865, les attributs du passage à l’économie de guerre marquent le système de production du Nord. La mécanisation rapide et le passage de nombreuses usines à la production de guerre, tout autant que la féminisation ouvrière sont déjà des marques des futurs conflits.
Cette écrasante supériorité du Nord, conjuguée à certaines dissensions internes d’états jaloux de leurs prérogatives face au gouvernement de Richmond, empêche les autorités sudistes à bout de souffle et de marge de manœuvre de circonscrire la crise majeure qui se dessine à la fin de 1863.
Les transformations de l’art de la guerre
S'il est exagéré de parler de révolution militaire en ce qui concerne la guerre civile américaine, elle est néanmoins marquée par de nombreuses évolutions et innovations participant de la « modernisation » des conflits armés. Cette guerre est en effet la première à utiliser à grande échelle les moyens techniques déjà apportés par les débuts de la Révolution industrielle et qui préfigurent déjà certains des moyens qu’emploieront les armées de la première guerre mondiale.
La révolution naissante des transports est une des plus significatives de ces évolutions. Les deux camps font ainsi pour la première fois un large usage du chemin de fer permettant d’acheminer matériel, vivres et combattants d’un bout à l’autre du théâtre d’opération. Cet emploi autorise des manœuvres absolument inenvisageables jusque là. Après ses victoires de 1862 et du printemps 1863, Lee peut ainsi transférer en quelques jours plusieurs de ses divisions vers les armées de l’ouest pour enrayer une offensive nordiste menaçant d’envahir l’Alabama et la Georgie. De même, Sherman s’enfonçant en Georgie en 1864 prend-il bien soin de détruire systématiquement les voies pour paralyser l’approvisionnement et les communications confédérées.
Le télégraphe joue également pendant la guerre de Sécession un rôle totalement nouveau et souvent mal mesuré dans les communications. Autorisant la transmission des ordres tout autant que la communication rapide des chefs militaires avec les autorités politiques et administratives, Grant l’utilise jusqu’au champs de bataille même en 1864 pour coordonner les mouvements des différentes armées sous son commandement.
La guerre de Sécession imprime également sa marque dans l’éternelle course entre l’épée et la cuirasse. A l’instar du siège de Sébastopol en Crimée quelques années auparavant, elle connaît un développement considérable du rôle des fortifications de ville et de campagne, favorisant le développement et l’emploi massif de l’artillerie de siège. Cette première forme de la guerre de tranchées atteint son point culminant avec le long et meurtrier face à face de Petersburg entre juin 1864 et avril 1865. L’Union y emploie avec d’ailleurs peu de résultats la technique des mines si caractéristique de la Première guerre mondiale. Déjà, la prise de Vicksburg en 1863 et la fortification par les confédérés de la ligne de Fredericksburg avait montré le rôle retrouvé des fortifications de campagne..
En matière d’armement, l’évolution fondamentale réside dans le passage du fusil à canon lisse à celui du canon rayé de portée et de précision très supérieures. Cet emploi d’armes rayées donne à la bataille une physionomie très différente en rendant au feu sa prééminence sur le choc. Dès lors, l’assaut frontal à découvert et en formation serrée des guerres napoléoniennes est si meurtrier qu’il est rendu impossible sauf face à un adversaire démoralisé. Si la prise de conscience de cette évolution tarde un peu à s’imposer totalement, elle n’en est pas moins une illustration majeure des changements militaires de ce temps. De même, en improvisant une cavalerie comme force d’éclairage et d’infanterie montée équipée de carabines à répétition, et non plus comme force de rupture, les armées du Nord et du Sud se révèlent déjà étonnamment en avance sur les lourdes cavaleries européennes de l’époque.
Ironclade
Enfin, une des plus significatives évolutions concerne la guerre navale. En quatre ans, les marines de guerre en bois, à propulsion classique à voile ou mixte voile – vapeur sont reléguées au musée de l’histoire. Dès 1861, l’Union et la Confédération travaillent sur divers projets de navires cuirassés océaniques ou fluviaux. Le mythique et stérile duel entre l’USS Monitor et le CSS Virginia le 9 mars 1862 marque ainsi le début de l’ère des cuirassés à tourelles mobiles. La veille, le Virginia avait coulé en quelques heures les frégates USS Cumberland et Congress, et fait s’échouer l’USS Minnesota, occasionnant à la marine de l’Union la plus grave défaite de son histoire jusqu’à Pearl Harbour. Autre innovation confédérée, le premier sous-marin du monde, le petit CSS Hunley, opérant depuis Charleston assiégée, parvient à l’aide d’une « torpille » primitive à couler un navire de blocus avant de sombrer en 1864. Ces nouvelles armes, à défaut de changer le cours de la guerre, ont des effets psychologiques indéniables et marquent là encore une évolution profonde dans les problématiques militaires du temps.
Mais le rôle de la marine ne se cantonne pas à ces inventions poussives et peu fiables. Pendant toute la guerre La marine de l’Union assure un blocus naval de la Confédération qui bien qu’assez lâche, fait chuter en 1865 de près de 60% le trafic maritime du Sud. Grâce à des amiraux de grand talent, tels Porter ou Farragut, elle opère également plusieurs véritables débarquements « amphibies » protégés par ses cuirassés afin de compléter le blocus en occupant les principaux ports du Sud ou pour s’assurer du contrôle des voies navigables. Ces opérations combinées d’étouffement de la Confédération se révèlent un facteur déterminant de sa chute, en limitant notamment dans des proportions considérables sa capacité à exporter son coton. Le contrôle naval du Mississippi associé à la chute du verrou de Vickburg en 1863 sépare littéralement la Confédération en deux tronçons incapables de communiquer, marquant par-là même sans doute le début de la fin de la cause sudiste.
Bilan humain du premier conflit total
Plus de 2 millions d’Américains ont porté l’uniforme bleu de l’Union contre près de 900000 portant le gris des sudistes. Au plus fort de la guerre en 1862 – 63, le Nord compte un million d’hommes sous les armes tandis que l’armée de la confédération en aligne 600000. Ces effectifs annoncent déjà les gigantesques levées d’hommes que seront les guerres du vingtième siècle.
Les quatre années de guerre ouverte entre le Nord et le Sud constituent le premier conflit de cette dimension et de cette ampleur. Si certaines guerres avaient été longues et meurtrières, aucune n’avait jusque là montré un face à face permanent à une échelle continentale. Environ 2000 batailles d’importance variée ont été livrées en quatre années sur un territoire de plusieurs millions de kilomètres carrés.
Le nombre des pertes, plus précis en ce qui concerne l’Union que pour sa rivale, démontre à lui seul la sauvagerie d’une guerre menée jusqu’à la fin sans esprit de réconciliation. La victoire de l’Union marqua la disparition pure et simple de la Confédération et de son modèle de société, dont l’esclavage était indissociable.
Plus de 600000 soldats furent tués dans ce conflit dont 360000 nordistes. Parmi ces derniers, si 140000 furent tués au combat, environ 220000 moururent pour d’autres causes dont la maladie forma l’essentiel. L’Union eut également à déplorer pas moins de 280000 blessés. Malgré quelques progrès dans l’organisation des services sanitaires, ceux-ci se révélèrent presque aussi insuffisants qu’au temps des guerres napoléoniennes.
Les chiffres concernant la confédération restent plus approximatifs mais elle perdit entre 200 et 280000 tués dont au moins 100000 au combat et plus encore de maladie. Rapporté aux effectifs totaux déployés, ces chiffres se révèlent considérables et montrent qu’entre un quart et un tiers des sudistes ainsi que près de 20% des nordistes engagés dans cette guerre y perdirent la vie. Illustrant l’incroyable dureté de cette longue lutte, lors de la reddition de Lee en avril 1865 les Virginiens qui composent la brigade d’élite « Stonewall », la plus célèbre et décorée de toutes les armées confédérées, ne sont plus que 210 répartis dans ses cinq régiments. En 1861, l’effectif théorique de cette brigade était de 4000 fusils.
Marquant la fin d’une certaine idée des Etats-Unis, la guerre de Sécession fut surtout l’acte de naissance de l’Amérique moderne débarrassée du boulet moral et économique de l’esclavage et se lançant dans sa « seconde révolution », consacrant le libéralisme « yankee » comme ciment fondamental de l’Union. Le Sud entra dans un déclin dont il ne se redressa jamais vraiment, tandis que le Nord allait peu à peu lancer le pays tout entier dans une position prééminente dans le concert des nations.
Mais cette guerre fut tout autant la première véritable répétition générale des épouvantables luttes globales qu’allaient être les conflits du XXe siècle.
Eléments annexes :
L’organisation théorique des forces armées
Improvisée en 1861, l’organisation des deux armées prend progressivement forme au cours des trois années suivantes. Elle repose sur une hiérarchie d’unités légèrement différente de celle des armées européennes de l’époque.
- Armée (xxxx - effectif théorique très variable, jusqu’à 120000 h) : Niveau le plus élevé de l’organisation militaire et d’importance très variable, comprenant plusieurs corps ou divisions. Au cours de la guerre, les Fédéraux en forment 16, les Confédérés 23 mais l’appellation recouvre alors des réalités très diverses. Elles peuvent prendre le nom de leur région d’origine ou d’opération (Armée de Virginie septentrionale, de l’Ouest, de la Shenandoah, de la Péninsule…), souvent celui du cours d’eau le plus proche (Armée du Potomac, de la James River, du Cumberland…)
- Corps (xxx - effectif théorique 20 à 40000 hommes) : Echelon intermédiaire apparu en 1862 pour encadrer les trop nombreuses divisions (2 à 4 généralement). Ils sont numérotés dans l’armée de l’Union et désignés par leur chef dans la Confédération. Créés pendant les guerres de la Révolution et de l’Empire, les corps d’armée forment une force autonome disposant d’infanterie, d’artillerie, parfois de cavalerie et de son propre train logistique. Les Fédéraux créent dans la seconde partie de la guerre des corps spécialisés de cavalerie et inaugurent l’insigne distinctif de corps d’armée, afin de favoriser l’émulation et l’esprit de corps.
- Division (xx - effectif théorique environ 12 à 15000 h) : Unité d’opération fondamentale, la division comprend 2 à 5 brigades.
- Brigade (x - effectif théorique 4 à 6000 h) : C’est l’unité tactique de référence sur les champs de bataille. Elle encadre en général 4 à 6 régiments et prend le nom de son général. Certaines brigades d’élite ont conservé une dénomination particulière durant tout le conflit (brigade de fer nordiste, Brigade Stonewall sudiste)
- Régiment ( /// - effectif théorique 1000 h) : Unité de base de l’organisation militaire, elle regroupe en théorie 10 compagnies. Les effectifs fondent au cours de la guerre, particulièrement dans le camp de l’Union, les autorités fédérales choisissant le plus souvent de constituer de nouvelles unités plutôt que de compléter les effectifs existant. La dénomination ordinaire des régiments reprend l’état d’origine des soldats assorti d’une numérotation fonction de l’ancienneté (13th New York, 4rd Virginia, 1st United States Sharpshooters…)
- Compagnie (/ - effectif théorique 100 h) : C’est la plus petite des unités. La compagnie est très fréquemment en sous-effectif à mesure de l’avancée des opérations. Pour l’artillerie, les batteries (généralement 6 à 8 pièces) sont regroupées en bataillons et pour l’union en brigades.
Abraham Lincolm président de l'union
Jefferson Davis président de la conféderation
Dernière édition par DAVOUT le Ven 4 Fév - 13:19, édité 11 fois
De Osten Visiteur
Carnet militaire. Affecté : Réserviste
Sujet: Re: guerre de secession Mer 2 Fév - 23:55
Chapeau pour ce magnifique Boulot Davout ! Contenu très intéressant...
Amicalement
Osten
De Lasalle Officier de combat
Carnet militaire. Affecté : Régiment de Chars de Combat
Sujet: re Jeu 3 Fév - 12:51
Oui, bravo a toi .Cette époque est souvent mal connue en france
De Coignet-Ekmull Commandant en second
Carnet militaire. Affecté : Etat-major
Sujet: Re: guerre de secession Jeu 3 Fév - 23:49
Bravo Davout ! y'a de quoi s'instruire ! bon pour detendre l'atmosphere :