Pour ceux qui ont aimé ces quelques compléments sur la cavalerie et la doctrine d'utilisation.
Formations de cuirassiers et carabiniers dans la Grande Armée de 1805 à 1815.
1805 : Deux divisions (Hautpoul et Nansouty), soit dix régiments à quatre escadrons de cent vingt cavaliers (environ cinq mille au total).
1809 : Une division de réserve (Nansouty) et deux divisions détachées (Espagne et Saint-Sulpice), soit quatorze régiments à cinq escadrons de cent soixante cavaliers (près de douze mille au total).
1812 : Un corps à deux divisions (Saint-Germain et Valence) sous Nansouty ; une division (Walther) dans le corps de cavalerie de Montbrun et une division (Doumerc) dans le corps de cavalerie de Grouchy, soit seize régiments à quatre escadrons de deux cents cavaliers (plus de douze mille au total).
1815 : Deux corps à deux divisions (Saint-Alphonse et Delort sous Milhaud ; L'Héritier et d'Urbal sous Kellermann), soit quatorze régiments (deux régiments de dragons pour compléter) à trois escadrons de cent vingt cavaliers (environ cinq mille au total).
La cavalerie est utile avant, pendant et après une bataille. Une armée supérieure en cavalerie aura toujours l'avantage de bien couvrir ses mouvements, d'être toujours bien instruite des mouvements de son adversaire et de ne s'engager qu'autant qu'elle le voudra. Ses défaites seront de peu de conséquence et ses efforts seront décisifs. Sans cavalerie, les batailles sont sans résultat.
Napoléon.
Avant la bataille, la cavalerie éclaire l'armée ; pendant la bataille, elle soutient l'infanterie, exploite ses succès ou crée l'« événement » ; après la bataille, elle poursuit l'ennemi ou couvre la retraite.
A. ORGANISATION FONCTIONNELLE :
1) CAVALERIE LEGERE : HUSSARDS pour la reconnaissance et CHASSEURS pour la poursuite.
2) CAVALERIE DE LIGNE : DRAGONS en soutien de la cavalerie légère, tête de pont (à pied) et LANCIERS en appui direct.
3) GROSSE CAVALERIE : CARABINIERS et CUIRASSIERS en soutien de la légère, de la ligne et pour créer l'« événement » (rupture d'un front).
REPARTITION et EVOLUTION :
1804 :
CAVALERIE LEGERE : 10 régiments de hussards ; 24 de chasseurs.
CAVALERIE DE LIGNE : 30 régiments de dragons.
GROSSE CAVALERIE : 2 régiments de carabiniers ; 12 de cuirassiers.
GARDE IMPERIALE : 1 régiment de chasseurs à cheval (légère) ; 1 régiment de grenadiers à cheval (grosse) : Vieille Garde.
Soit 80 régiments (35 de légère, 30 de ligne, 15 de grosse), chacun à 4 escadrons de 120 cavaliers (env. 500 « sabres ») : quelque 40 000 cavaliers au total.
1806 - 1807 (apogée) :
A la Garde impériale, s'ajoutent 1 régiment de dragons et 1 régiment de chevau-légers (ligne) : Moyenne Garde.
Tous les régiments passent à 5 escadrons de 160 cavaliers (env. 800 « sabres ») : quelque 65 000 cavaliers au total.
1809 - 1812 :
2 nouveaux régiments de cuirassiers ; les carabiniers se cuirassent : 16 régiments cuirassés.
10 nouveaux régiments de chevau-légers lanciers (1 pour la Garde dont le régiment de chevau-légers devient aussi lanciers).
6 régiments de dragons supprimés.
2 nouveaux régiments de hussards.
6 nouveaux régiments de chasseurs.
Soit 96 régiments (42 de légère, 33 de ligne, 16 de grosse et 5 de la Garde en dernière réserve) : env. 77 000 h. au total.
1813 - 1815 :
En 1813, la Garde impériale accueille 3 régiments d'éclaireurs (légère) et 4 de gardes d'honneur (ligne) : Jeune Garde (en première réserve), mais la cavalerie, reconstituée tant bien que mal après la campagne de Russie, ne compte plus qu'env. 45 000 h. pour la campagne d'Allemagne. L'année suivante, lors de la campagne de France, elle est même réduite à env. 15 000 cavaliers qui sont à peine le double en 1815 (env. 22 000 dans l'armée du Nord en Belgique).
B. ORGANISATION TACTIQUE :
1) ORGANISATION GENERALE : les régiments de cavalerie, articulés en quatre, puis, de 1806 à 1809, en cinq escadrons (de cent à deux cents cavaliers répartis en compagnies et pelotons), sont groupés par deux ou trois en brigades qui, couplées, avec une batterie d'artillerie à cheval (une pièce par régiment), constituent une division.
2) ORGANISATION PARTICULIERE :
CAVALERIE LEGERE : organisée en brigades à trois régiments ou divisions à quatre régiments, chacune attachée à un corps d'armée. En 1806, trois brigades à deux régiments, en 1807, une division organique, puis une autre en 1809, sont placées au sein de la réserve générale dans laquelle, en 1812, une division à quatre régiments est attachée à chacun des quatre corps de cavalerie et, en 1815, deux divisions forment un corps de cavalerie légère.
CAVALERIE DE LIGNE : organisée en divisions à quatre régiments (dragons et lanciers), détachées auprès des corps d'armée, ou à quatre-six régiments (dragons), placées au sein de la réserve générale dans laquelle, en 1812 et 1815, deux d'entre elles forment un corps propre. (En 1812, un régiment de lanciers est attaché à chacune des divisions de grosse cavalerie ; en 1815, une brigade de lanciers à deux régiments est attachée aux deux premiers corps d'armée.)
GROSSE CAVALERIE : organisée en divisions à quatre-six régiments (deux en 1805, trois en 1809, quatre en 1812 et 1815), fer de lance de la réserve générale dans laquelle, en 1812, deux d'entre elles forment un corps propre et, en 1815, les quatre divisions forment deux corps.
N.B. A partir de 1805, la réserve de cavalerie rassemble les divisions de grosse cavalerie (forcément cavalerie de réserve) et deux à quatre divisions de ligne (dragons). En 1807, elle comprend organiquement une division de légère, suivie d'une autre en 1809. En 1812, elle est organisée en quatre corps (un de grosse cavalerie, un de ligne et deux mixtes), chacun à deux divisions, une division de légère et de l'artillerie à cheval. En 1815, elle comporte également quatre corps plus réduits (à deux divisions) et de l'artillerie à cheval : deux de grosse cavalerie, un de ligne et un de légère.
A la fin de l'Empire, la Garde impériale, outre deux escadrons de gendarmes d'élite, comprend :
- un régiment de grenadiers (grosse) et un de chasseurs (légère) avec la compagnie de mameluks, chaque régiment ayant deux escadrons supplémentaires de vélites (aspirants-officiers).
- un régiment de dragons, dits « de l'Impératrice », et deux de lanciers : lanciers polonais et lanciers rouges (ligne).
- trois régiments d'éclaireurs (légère) et quatre de gardes d'honneur (ligne).
charge des lanciers polonais à somo sierra
carabiniers se preparant à charger
Source 12 éme cuirassier "Dauphin cavalerie"