Suchet , loin de reprendre l’affaire de soieries familiales, s’engage dans la cavalerie de la Garde nationale en septembre 1793. Au siège de Toulon, il capture le général anglais O’Meara et rencontre Bonaparte.
Suchet retrouve le général corse en 1796 pour la campagne d’Italie. Chef de bataillon sous les ordres de Masséna, il est actif à Dego, Lodi, Rivoli, Castiglione, Bassano et Arcole. Mais il est blessé à Cerea.
En 1798, Suchet combat sous les ordres de Brune lors de la brève campagne d’Helvétie. C’est lui qui porte les drapeaux ennemis au Directoire. Général de brigade, Suchet devient le chef d’état-major de Brune dans l’Armée d’Italie. Il sympathise ensuite avec Joubert, le successeur de Brune, qui le nomme général de division et chef d’état-major en juillet 1799. A la mort de Joubert, le 15 août 1799, à Novi, Suchet assure le commandement jusqu’à l’arrivée de Masséna. Suchet s’illustre ensuite lors de la marche sur Alexandrie.
En 1802, Suchet est inspecteur général de l’infanterie, puis commandant d’une division du camp de Boulogne qui se distingue lors des campagnes d’Autriche et de Prusse. Fait comte (mars 1808), il arrive en Espagne à la fin de l’année. Après le siège de Saragosse, il est nommé en avril 1809 à la tête de l’armée d’Aragon et soumet la région. En juin 1809, il remporte la victoire sur le général Blake, puis bat O’Donnell à Lerida en mai 1810.
Napoléon lui octroie le bâton de maréchal le 8 juillet 1811. En janvier 1812, il est duc d’Albufera et gouverneur du pays de Valence. Après la défaite de Joseph à Vitoria le 21 juin 1813, Suchet se retire à Barcelone où son armée se grossit de celle de Catalogne. En novembre 1813, il remplace Bessières comme colonel-général de la Garde.
En mars 1814, Ferdinand VII récupère son trône et Suchet regagne la France. Le 14 avril, parvenu à Narbonne, il se rallie à la Restauration. Louis XVIII le nomme commandant militaire, puis pair de France le 4 juin 1814.
Suchet se range aux ordres de Napoléon à son retour de l’île d’Elbe. Il défend la frontière avec l’Italie. Retranché dans Lyon quand Louis XVIII revient sur le trône, il capitule honorablement et se retire. Le 5 mars 1819, Suchet est à nouveau pair de France. Déjà malade, il ne peut assister au sacre de Charles X. Il meurt en janvier 1826.
Napoléon dira de lui à Sainte-Hélène :
«Suchet était quelqu'un chez qui le caractère et l'esprit s'étaient accrus à surprendre».
«Si j'avais eu Suchet à la place de Grouchy, je n'aurais pas perdu Waterloo».