Fils et petit-fils de charpentiers, lui-même serrurier, il fut engagé volontaire en 1792. Il servit dans les armées de la Révolution et de l’Empire.
Il s'enrôla en 1792 dans un bataillon de volontaires nationaux, et fit, en qualité d'aide-de-camp du général Lefebvre, les campagnes de 1793, 1794, 1795 et 1796 aux armées de la Moselle et de Sambre-et-Meuse.
Il servit ensuite dans l'armée de Hanovre comme général de brigade, fut nommé général de division en 1803, se signala à la bataille d'Iéna, à la prise de Halle (1806), à la bataille de Friedland où il fut blessé et où il se trouvait en qualité de chef d'état-major du corps d'armée du maréchal Lannes. Il fut cette même année décoré du titre de grand officier de la Légion d'honneur.
Il devint officier, général, comte d’Erlon. Le général Drouet commandait une division du 1er Corps du maréchal Bernadotte en 1805 et participa à la bataille d'Austerlitz.
En 1809, il contribua puissamment à la soumission du Tyrol.
Il servit sous André Masséna en Espagne, résista aux Britanniques jusqu'à la fin. De 1810 à 1814, il combattit en Espagne et au Portugal et y obtint de nombreux succès. Après la bataille de Vittoria où il commandait un corps d'armée, il devint l'un des lieutenants du maréchal Soult et se trouva aux batailles de l'Adour, d'Orthez et de Toulouse (1814).
Sous la première Restauration, le général Drouet fut nommé chevalier de Saint-Louis, grand cordon de la Légion d'honneur et commandant de la 16e division militaire. Il fut un des plus empressés à reconnaître Napoléon Ier au retour de l'île d'Elbe. Il fut arrêté, le 13 mai 1815, comme complice de Lefebvre-Desnouettes qui avait formé le projet de rassembler toutes les forces se trouvant dans le Nord de la France pour tenter un coup de main sur Paris; mais les événements qui suivirent le rendirent bientôt à la liberté et lui permirent de s'emparer de la citadelle de Lille.
Pendant les Cent-Jours, il fut nommé pair de France et reçut le commandement du 1er corps de l'armée du Nord. Lors de la campagne de Belgique en 1815, il ne put participer à aucune des deux batailles simultanées de Ligny et des Quatre-Bras, le 16 juin, à cause d'ordres contradictoires de Napoléon et de Ney (sous le commandement duquel son corps avait été placé par l'empereur).
Par conséquent, son corps fut chargé de l'attaque principale à Waterloo le 18 juin, néanmoins sans succès. Il y fit des prodiges de valeur, et néanmoins, dit Napoléon, il s'y rendit inutile. « Si le soir il eût connu la position de Grouchy et qu'il eût pu s'y jeter, il lui eût été possible, au jour, avec cette magnifique réserve, de rétablir les affaires et peut-être même de détruire les alliés par un de ces prodiges, de ces retours de fortune qui lui étaient si familiers, et qui n'eussent surpris personne. Mais il n'avait nulle connaissance de Grouchy, et puis il n'était pas facile de se gouverner au milieu des débris de cette armée : -c'était un torrent hors de son lit, il entraînait. » (Las Cases.)
Après la capitulation de Paris, Drouet d'Erlon se rendit avec son corps d'armée au-delà de la Loire. Compris dans l'ordonnance du 24 juillet 1815, exilé et condamné à mort par contumace en 1816, il fut assez heureux pour gagner la frontière et trouva un asile en Prusse à Bayreuth. Plus tard, il établit une brasserie dans les environs de Munich. Il y a laissé une importante descendance dans l’aristocratie allemande.
Jean-Baptiste Drouet, comte d'Erlon, maréchal de France (1765-1844), Charles-Philippe Larivière, 1844.
Gracié par Charles X lors de son sacre et rentré en France en 1825, il vécut dans la retraite jusqu'à la Révolution de 1830. Le 19 novembre 1831, il fut créé pair de France dans la fournée de trente-six pairs viagers destinée à permettre l'adoption à la Chambre haute du projet de loi abolissant l'hérédité de la pairie.
En 1834, il fut nommé gouverneur général de l'Algérie. Il adopta quelques mesures utiles, créa les bureaux arabes et introduisit le régime municipal. Mais comme il ne déployait pas contre Abd-el-Kader la vigueur nécessaire, il fut rappelé dès 1835 et fut nommé commandant de la division militaire dont Nantes est le chef-lieu.
Par ordonnance royale du 9 avril 1843, il fut élevé à la dignité de maréchal de France (et non d’Empire), quelques mois avant sa mort.
Drouet d'Erlon demanda à être enterré au Cimetière du Nord à Reims. Il eut des obsèques grandioses. Une armée de tapissiers vint de Paris décorer la cathédrale avec les tentures qui servirent, quelques mois auparavant, aux obsèques du fils de Louis-Philippe, à Notre-Dame de Paris.
Sa statue, due au sculpteur Louis Rochet, fut érigée sur la place, à hauteur de la rue de Châtivesle, et inaugurée le 28 octobre 1849. Pour ne pas nuire à la perspective de la nouvelle fontaine Subé, elle fut transférée le 31 juillet 1903 à l’angle des boulevards Victor-Hugo et Henry-Vasnier.
Un camp créé par lui près de Boufiarick conserve au XIXe siècle le nom de camp d'Erlon.
Son nom est gravé sur le côté Est de l'arc de triomphe de l'Étoile[img]
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